Communiqué de presse n° 08 : Les services du FMI concluent une mission en Côte d'Ivoire pour les consultations au titre de l'article IV et de la quatrième revue du programme soutenu par la Facilité Elargie de Crédit

Une mission du Fonds monétaire international (FMI) a séjourné à Abidjan du 17 Septembre au 1 er Octobre 2013 dans le cadre des consultations au titre de l'Article IV et des discussions relatives à la quatrième revue du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC), approuvée par le Conseil d'administration du FMI le 4 Novembre 2011 (voir Communiqué de presse no 111399) pour un montant de 390,24 millions de DTS (environ 616 millions de dollars).

La mission a été reçue en audience par Son Excellence Dr. Alassane Dramane Ouattara, Président de la République de Côte d'Ivoire; S.E.M. Daniel Kablan Duncan, Premier Ministre et Ministre de l'Economie et des Finances; S.E. Mme Nialé Kaba, Ministre auprès du Premier Ministre chargé de l'Economie et des Finances; S.E.M. Adama Toungara, Ministre du Pétrole et de l'Energie; S.E.M. Jean-Claude Brou, Ministre de l'Industrie et des Mines; M. Jean-Baptiste Aman Ayayé, Directeur National de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest, ainsi que d'autres hauts responsables de l'administration. La mission a aussi rencontré des députés, des représentants du secteur privé, de syndicats et de la société civile, ainsi que de la communauté des partenaires au développement. Les discussions ont porté sur les développements économiques récents, les perspectives de croissance et la mise en oeuvre des réformes structurelles visant à préserver la viabilité des finances publiques, à renforcer le secteur financier et la compétitivité de l'économie.

A l'issue de la mission, M. Michel Lazare, Sous-Directeur au Département Afrique du FMI, a fait la déclaration suivante:

«Les autorités ivoiriennes et les équipes du FMI ont eu des discussions très fructueuses dans le cadre des consultations au titre de l'article IV du FMI et de la quatrième revue du programme soutenu par la FEC et sont parvenues à un accord provisoire, sous réserve de son approbation par la Direction générale et le Conseil d'administration du FMI. Après cette approbation, les politiques économiques du gouvernement pourraient être soutenues par un décaissement de 48,78 millions de Droits de tirages spéciaux (environ 74 millions de dollars). La réunion du Conseil d'administration est prévue pour début Décembre 2013.

"Les performances macroéconomiques au premier semestre 2013 ont été meilleures que prévues, avec la poursuite de la forte croissance du produit intérieur brut et une inflation modérée, en dépit de la hausse du prix de certains produits alimentaires. L'exécution budgétaire est également satisfaisante avec des recettes dépassant l'objectif du programme et des dépenses plus faibles qu'attendues. Tous les critères de performance et les repères indicatifs pour fin juin 2013 au titre de l'accord FEC ont été respectés.

"Les perspectives macroéconomiques pour l'ensemble de l'année 2013 et 2014 sont favorables avec un taux de croissance qui devrait dépasser 8,5 % en 2013 et une inflation modérée. Avec des appuis financiers extérieurs importants, le taux d'investissement public dépassera les 7 % du PIB, conformément au Plan National de Développement 2012-15.

"Des progrès notables ont également été réalisés dans la mise en oeuvre des réformes structurelles, notamment pour améliorer le climat des affaires et renforcer le secteur de l'énergie. La mission se félicite des progrès importants accomplis dans la préparation d'un plan d'action pour la régularisation des arriérés intérieurs à l'égard des fournisseurs, dans l'élaboration de stratégies de développement du secteur financier et de restructuration des banques publiques, ainsi que de l'élaboration des codes de l'électricité et des mines. La mission se félicite également de l'élaboration d'une stratégie d'endettement à moyen terme et de la poursuite du renforcement de la gestion de la dette. Dans le secteur agricole, les réformes des secteurs café-cacao, du coton et de l' anacarde, contribuent à la réduction de la pauvreté rurale. La mission encourage le gouvernement à continuer sur cette lancée et à achever la mise en oeuvre de son programme de réformes dans les délais prévus. Toutefois, Il reste beaucoup à faire pour atteindre l'objectif des autorités de transformer la Côte d'Ivoire en un pays émergent à l'horizon 2020. Notamment, le maintien de la croissance à moyen terme nécessitera des réformes continues à moyen terme pour améliorer le climat des affaires et la gouvernance, achever la régularisation des tous les arriérés intérieurs, approfondir le secteur financier, renforcer la situation financière du secteur de l'électricité, préserver la stabilité macro-économique et consolider les importants progrès réalisés en matière solidité des finances publiques.

Dans un contexte de hausse de l'investissement, la mise en oeuvre continue du programme économique et financier appuyé par le FMI devrait se traduire par des créations d'emplois importantes, une augmentation des dépenses pro-pauvres, un meilleur accès aux services publics, et plus généralement un niveau de vie plus élevé pour le peuple de Côte d'Ivoire. "L'équipe du FMI tient à remercier les autorités pour leur hospitalité et pour les échanges constructifs."