L’optimisme de Pierre-André Wiltzer en l’Afrique de demain : « L’Afrique contient émergent à l’horizon 2050 : défis à relever ? Atouts à exploiter ? ».
C’est le thème de la conférence prononcée par Pierre-André Wiltzer, ancien Ministre français de la francophonie et de la coopération le mercredi 21 juillet 2010 à la CAISTAB, dans le cadre des conférences baptisées « Les grands horizons », schémas pédagogiques retenus par le projet « MIRI » pour atteindre ses objectifs qui se résument au développement des capacités managériales des agents du Ministère de l’Economie et des Finances.
Sans avoir la prétention de donner des réponses toutes faites et définitives mais de contribuer à l’esquisse de solutions envisageables, et loin des clichés et de l'afro pessimisme ambiant, le conférencier a proposé à l’auditoire sa vision lucide de l'Afrique à l’horizon 2050.
Tout au long de son exposé, Pierre-André Wiltzer s'est attaché à démythifier un continent souvent figé dans des clichés, pour observer les possibilités qui l'inscrivent, comme n'importe quel autre ensemble régional, dans la mondialisation. L'Afrique bouge du bon coté. Le conférencier fonde son optimisme sur les effets positifs, constatés ou espérés, de la mondialisation en termes de défis : la gestion de la densification du territoire et l’explosion démographique, le flux migratoire, la gestion de l’environnement pour un développement durable, le raisonnement énergétique (dans sa composante thermique, solaire et hydroélectrique). Il a également évoqué le défi agricole en termes de terres cultivables.
De fait, selon lui, à mesure que son poids démographique s’accroît, la divergence de l’Afrique constitue le principal frein à la réduction des inégalités mondiales permise par le décollage économique de la Chine et les bonnes performances du sous-continent indien. Comme l’écrivait René Dumont en 1962, l’Afrique noire est en effet mal partie. Ce mauvais départ peut sans doute être attribué à diverses contraintes naturelles, et à d’autres contraintes géographiques qui résultent de l’histoire comme la balkanisation du continent et l’enclavement de nombreux pays. Cependant, il réside aussi dans les institutions qui se sont greffées sur ces contraintes. Aussi tandis que certains prédisent la désintégration violente d’Etats postcoloniaux perçus comme artificiels, d’autres, comme le conférencier, parient-ils sur une révolution démocratique s’appuyant sur de nouvelles générations plus instruites, plus urbaines et plus ouvertes sur l’extérieur. Comment l’Afrique doit-elle s’organiser pour faire face aux défis qui se présentent à elle ? Pierre-André Wiltzer propose une Afrique solitaire qui partage des idéaux communs.
Le ministre Charles Koffi Diby a tenu à rendre hommage au conférencier pour sa disponibilité et son apport à l’essor managérial de nos administrations. La modération était assurée par le Directeur Général du BNETD, Ahoua Don Mello.
Notons par ailleurs que le projet « MIRI », initié en 2008, a auparavant accueilli à cette même tribune d’éminentes personnes ressources dont l’homme politique français Hubert VEDRINE.