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Rapport du FMI sur les perspectives économiques régionales / Face à la grande pénurie de financement des pays d’Afrique subsaharienne : Le Ministre Adama Coulibaly propose des solutions alternatives

- Voici les recettes du ministre Adama Coulibaly
L’édition d’avril 2023 du rapport biannuel du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques régionales a été présentée ce lundi 8 mai à l’Ivoire Trade Center de Cocody. C’était en présence notamment du Ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, de SEMme Francesca Di Mauro, Ambassadrice de l’Union européenne (UE) auprès de la Côte d’Ivoire, de Kadima Kalonji, Représentant-résident du FMI en Côte d’Ivoire, de plusieurs experts du monde de la finance et des acteurs du secteur privé.

Intitulé « la grande pénurie de financement », ce rapport a fait l’objet d’une présentation projetée plein écran par le chef de division des études régionales au sein du département Afrique du FMI, Luc Eyraud. Il constate que l’Afrique subsaharienne souffre d’une pénurie de financement due entre autres à la hausse des taux d’intérêt au niveau mondial, la hausse des spreads sur les obligations souveraines et la dépression des monnaies de la région par rapport au dollar. Des facteurs qui viennent s’ajouter aux difficultés des pouvoirs publics confrontés déjà aux répercussions de la pandémie de Covid-19 et de la crise du coût de la vie. Compte tenu de ces évolutions, ajoute ledit rapport, l’activité économique dans la région restera atone en 2023 : la croissance s’élèvera à 3,6%, avant de se redresser à un niveau de 4,2% en supposant que l’on assiste bien à une reprise économique au niveau mondial, que l’inflation ralentisse comme prévu et que le resserrement de la politique monétaire prenne progressivement fin.

Réagissant à ce constant au cours d’un panel auquel il a participé avec l’Ambassadrice de l’UE auprès de la Côte d’Ivoire, le Représentant-résident du FMI et le chef de division des études régionales au sein du département Afrique de l’institution financière internationale, le Ministre Adama Coulibaly a mis en avant la mobilisation des ressources domestiques. En effet, a-t-il indiqué, cette mobilisation des ressources domestiques est un défi que tous les pays doivent relever parce qu’il n’y a pas d’autre choix dans un contexte de pénurie de ressources au plan international.

« Il n’y a pas d’autre choix que de faire des efforts de mobilisation des ressources domestiques. De ce point de vue, au niveau du continent africain, très peu de pays ont une pression fiscale au-dessus de 20%. Dans l’espace UEMOA, la moyenne est de 14%. Cela veut dire qu’il y a des efforts à faire. En même temps, il y a des arbitrages à faire car rien ne sert d’augmenter la pression fiscale si cela doit pénaliser les populations. Il ne faut pas perdre de vue l’objectif du gouvernant qui est de mobiliser les ressources, financer les projets et améliorer les conditions de vie des populations. Donc, il faut le faire en tenant compte des arbitrages nécessaires à faire pour préserver également les conditions de vie des populations », a expliqué le Ministre.

A ce sujet, il a proposé quatre (04) axes en vue de la mobilisation desdites ressources. Le premier est l’augmentation de la population fiscale en réduisant le poids de l’informel. De son point de vue, cela est essentiel car les économies africaines sont de grande taille, mais ont un niveau très bas en termes d’efforts fiscales. Le deuxième axe mentionné par le Ministre de l’Economie et des Finances est relatif à l’aménagement des taux de l’assiette en focalisant les exonérations sur les secteurs prioritaires. Le troisième axe, a-t-il poursuivi, est de consolider les performances fiscales en tirant avantage du potentiel lié à la digitalisation, c’est-à-dire limiter l’intervention humaine dans tout ce qui se fait pour permettre effectivement que les ressources publiques puissent être gérées de façon collectée et intègre. Le quatrième axe, a conclu le Ministre Adama Coulibaly sur ce volet, c’est le renforcement des contrôles dans la lutte contre la fraude fiscale.

Il a en outre plaidé pour une solidarité internationale en vue de faciliter l’accès aux ressources dans le cadre de la finance verte. « Rien ne sert de mettre en place des ressources si nous ne pouvons pas y accéder », a dit le Ministre, avant de déplorer qu’une seule banque locale ait été accréditée par les Nations Unies pour accéder au fonds vert. Tous les projets relatifs au fonds vert, a-t-il confié, doivent passer par cette banque.

Pour finir, le Ministre de l’Economie et des Finances a tenu à saluer les recommandations « importantes et didactiques » du rapport. Il a ajouté que si ces recommandations sont mises en œuvre, des solutions peuvent être trouvées à la problématique de la pénurie de financement.

SERCOM MEF