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Budget programme : Les magistrats de la Cour des Comptes formés en techniques d’analyse, de diagnostic et d’évaluation des politiques publiques

Les magistrats de la Cour des comptes ont entamé depuis ce lundi 31 mai et ce pour une durée de six jours une formation en renforcement de capacités sur les techniques d’analyse, de diagnostic et d’évaluation des politiques publiques dans le contexte du budget programme. Inscrite dans le cadre du Projet d’appui à la gestion économique et financière (PAGEF) financé par la Banque africaine de développement (BAD), cette session de formation dispensée à l’hôtel résidence le Vaisseau, a démarré par une cérémonie d’ouverture présidée par le président de la Cour des comptes, Diomandé Kanvaly, et le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly. Ont également pris part à ladite cérémonie, Pr Bamba N’Galadjo Lambert, Coordonnateur du PAGEF, et Aly Yéo, magistrat près la Cour des comptes.

Dans son intervention, le ministre Adama Coulibaly a indiqué que la certification de la régularité, de la sincérité et de la fidélité des comptes de l’Etat, par la Cour des comptes, occupe une place de choix dans les changements introduits par la Loi Organique portant Loi des Finances. « En effet, l’avis du juge des comptes sur la régularité, la sincérité et la fidélité des comptes, en remplacement de la déclaration générale de conformité, est une exigence du contrôle indépendant de la loi de finances et sera désormais annexé au projet de loi de règlement. L’importance de cet avis sous la forme d’une certification, avec ou sans réserve, est déterminante », a-t-il expliqué.

De fait, a poursuivi le ministre de l’Economie et des Finances, une certification des comptes sous réserves peut révéler d’importantes insuffisances liées soit au dispositif comptable en place, soit au mécanisme de contrôle interne ou encore au système d’information. Dès lors, a-t-il ajouté, les ajustements et améliorations recommandés peuvent contribuer, au-delà de la régularité et de la sincérité des comptes produits, au renforcement de la fiabilité du cadre de gestion tout entier.

Pour insister sur le rôle plus que déterminant incombant à la Cour des comptes qui participe ainsi au renforcement du cadre de gestion des finances publiques, le ministre Adama Coulibaly a mis particulièrement l’accent sur la disposition réglementaire relative à l’institutionnalisation de l’exercice de l’évaluation des politiques publiques. A ce titre, il a fait savoir que cette nouveauté vise à développer le niveau des connaissances sur les actions publiques afin de permettre aux citoyens d’en apprécier la valeur et d’aider les décideurs à en améliorer la pertinence, l’efficacité, l’efficience, la cohérence et les impacts. « (…) la Cour des Comptes est au cœur du cycle budgétaire à des positions aussi bien opérationnelles que stratégiques, nécessitant une constante mise à niveau des compétences. C’est pourquoi, plusieurs sessions de capacitation, dont celle de ce jour, seront nécessaires afin que vous puissiez assumer pleinement les hautes fonctions de certificateur de compte et d’évaluateur des politiques publiques. (…) Durant ces six jours, vous serez confrontés à différentes notions techniques en rapport avec les documents stratégiques de pilotage de l’action publique. L’idée est de vous familiariser avec les concepts clés de la gestion macroéconomique, notamment ceux relatifs aux cadrages macroéconomique et budgétaire, qui meublent désormais votre environnement professionnel », a-t-il précisé, s’adressant aux magistrats en formation.

Pour le président de la Cour des comptes, Diomandé Kanvaly, le présent séminaire était très attendu car il vient renforcer la technique de contrôle de ces magistrats au moment où la gestion des finances publiques de la Côte d’Ivoire bascule en mode budget programme. Il a également noté que lesdits magistrats se forment en attendant la certification des comptes qui ne peut intervenir qu’après la prise d’une loi, et en attendant aussi la prochaine loi sur l’évaluation des politiques publiques qui va sans doute placer le Parlement et la Cour des Comptes au cœur du système d’évaluation. « (…) le présent séminaire a vocation de permettre aux magistrats de la Cour des Comptes de s’approprier les techniques nécessaires à l’élaboration des rapports d’audit de la performance des programmes, des rapports sur l’évaluation des politiques publiques et de mieux appréhender les principaux concepts et techniques d’analyse, de diagnostic macroéconomique et budgétaire », a souligné le président de la Cour des compte dans son discours d’ouverture de ladite formation.

Quant au Pr Bamba N’Galadjo, il a révélé que le PAGEF, placé sous tutelle du ministère de l’Economie et des Finances, est dans une dynamique d’activités « satisfaisante », après avoir « perdu » l’année 2020 du fait de la Covid-19. « En termes de réalisation physique au 31 mars 2021, le bilan du projet affiche sur un total de 136 activités programmées y compris celle relative à l’affectation des économies réalisées, 59 activités achevées, 21 contrats signés en cours de réalisation, 18 activités dont le processus de contractualisation est en cours et 38 activités restantes à ce jour », a détaillé le Coordonnateur du PAGEF, par ailleurs Conseiller technique du ministre Adama Coulibaly.

SOURCE : SERCOM MEF