Le conseil d'administration du FMI a achevé aujourd'hui les quatrièmes revues des accords en faveur de la Côte d'Ivoire au titre du Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) et de la Facilité élargie de crédit (FEC), ainsi que la troisième revue de l'accord au titre de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD). Cette décision ouvre la voie au décaissement immédiat d'environ 758 millions de dollars.
L'exécution du programme a été solide avec l'ensemble des critères de réalisation à fin décembre 2024 et des repères structurels respectés de manière satisfaisante dans le cadre du programme MEDC/FEC, et toutes les réformes relatives au financement climatique achevées dans le cadre de l'accord au titre de la FRD.
L’engagement constant des autorités à réformer devrait aider la Côte d'Ivoire à accéder durablement au statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à moyen terme, tout en renforçant la résilience économique aux chocs provoqués par le climat et en maintenant la stabilité de la balance des paiements.
Washington, le 25 juin 2025. Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les quatrièmes revues des accords au titre du mécanisme élargi de crédit (https://www.imf.org/en/About/Factsheets/Sheets/2023/Extended-Fund-Facility-EFF) (MEDC) et de la facilité élargie de crédit (https://www.imf.org/en/About/Factsheets/Sheets/2023/Extended-Credit-Facility-ECF) (FEC) et la troisième revue de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) (https://www.imf.org/en/About/Factsheets/Sheets/2023/Resilience-Sustainability-Facility-RSF) en faveur de la Côte d'Ivoire.
Le programme appuyé par le MEDC et la FEC approuvé en mai 2023 pour un montant de 2 601,6 millions de DTS (équivalant à 400 % de la quote-part ou environ 3,6 milliards de dollars), a sensiblement réduit les déséquilibres et préservé un risque modéré de surendettement. Parallèlement, d'importantes réformes dans le cadre de l'accord au titre de la FRD pour un montant total de 975,6 millions de DTS (équivalant à 150 % de la quote-part ou environ 1,3 milliard de dollars) contribuent à la stabilité future de la balance des paiements et à la résilience économique aux chocs climatiques. La détermination constante des autorités à réformer dans le cadre des deux programmes devrait favoriser la transformation durable de la Côte d'Ivoire et l’amener vers le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à moyen terme. La mise en oeuvre du programme a été globalement satisfaisante jusqu'à présent. Tous les critères de performance à fin décembre ont été respectés et la mise en oeuvre des repères structurels a été satisfaisante. De plus, toutes les mesures de réforme prévues dans le cadre de cette revue au titre de la FRD, mettant l'accent sur l'architecture de financement de l'action climatique, ont été mises en oeuvre. L'achèvement des revues ouvre la voie au décaissement immédiat d'environ 758 millions de dollars dans le cadre des accords pluriannuels conclus avec le FMI.
La résilience de l'économie ivoirienne a consolidé son rôle de point d'ancrage de la stabilité dans la région dans uncontexte mondial toujours diffi cile. Dans un contexte de reprise de la production agricole, de termes de l'échangefavorables et d'augmentation des revenus des ménages, la croissance devrait s’accélérer à court terme. Les perspectives à moyen terme demeurent elles aussi favorables à mesure que les fondamentaux économiques serenforcent et que les secteurs des hydrocarbures et des mines contribuent à une croissance généralisée. Les risques sont globalement équilibrés. Les projections indiquent que la croissance devrait s'établir à 6,3 % en 2025, tandis quel'inflation moyenne devrait revenir dans la fourchette cible d’inflation de l'UEMOA, comprise entre 1 % et 3 %. En 2025,le déficit courant devrait se réduire à 3,6 % du PIB et le déficit budgétaire devrait respecter le plafond de 3 % du PIB fixépar l'UEMOA.
Les autorités restent fermement déterminées à accroître les recettes fiscales à moyen terme et à mettre en oeuvre lastratégie de recettes à moyen terme (SRMT) approuvée en mai 2024. Des eff orts soutenus sont prévus de la part desautorités en vue d’augmenter le ratio recettes fiscales/PIB de 0,5 % du PIB chaque année jusqu'en 2026 et atteindreenviron 20 % du PIB à moyen terme, grâce à des réformes pérennes de la politique et de l'administration fiscales.
D'importantes réformes structurelles continuent d'être axées sur l'amélioration du climat des aff aires et uneparticipation accrue du secteur privé au développement du pays. Dans cette optique, il sera essentiel d'améliorer latransparence et la responsabilisation des entreprises publiques, de renforcer encore la gouvernance et l'intégritéfinancière (en particulier le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme), etd'investir dans le capital humain, l'inclusion financière au sens large et la résilience climatique, afin de soutenir unecroissance plus forte de la productivité.
À l'issue des débats du conseil d'administration, M. Okamura, président par intérim et directeur général adjoint, a fait ladéclaration ci-après :
« Les résultats obtenus par la Côte d’Ivoire dans le cadre des programmes appuyés par le FMI ont été solides, ce quitémoigne de la détermination des autorités à renforcer la stabilité macroéconomique. Des eff orts de réforme soutenuscontribueront à préserver la viabilité des finances publiques et de la dette et à consolider le rôle joué par le pays en tantque point d’ancrage de la stabilité régionale.
« La poursuite de l’assainissement des finances publiques envisagée dans le budget 2025 sera étayée par des mesurespermanentes et de qualité en matière de politique fiscale, ainsi que par des réformes des administrations fiscale etdouanière. Ces mesures permettront de ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB d'ici à 2025, conformément auplafond fixé par l'UEMOA, et contribueront à réduire les risques liés à la viabilité de la dette du pays.
« Le maintien de la mobilisation des recettes intérieures à moyen terme demeure prioritaire afin de créer l’espacebudgétaire nécessaire pour financer les dépenses sociales et de développement et soutenir une transformationéconomique plus profonde vers le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. À cette fin, la mise enoeuvre de la stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme continuera de nécessiter un engagement importantavec les parties prenantes pour assurer l’adhésion à la refonte indispensable du système fiscal et la rationalisation desexonérations fiscales de la TVA et des dépenses fiscales.
« La préservation de l’espace budgétaire sera favorisée par l’engagement pris par les autorités d’élargir le périmètre, latransparence et la gestion des finances publiques. La gestion active et continue de la dette par les autorités demeureessentielle pour préserver la viabilité de la dette. Pour libérer le potentiel du secteur privé, il est important de maintenirle rythme des réformes structurelles et de continuer à améliorer la protection de l'intégrité financière et la gouvernance.
« Il est essentiel de remédier aux insuffi sances du cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financementdu terrorisme et d’affi cher un bilan dans sa mise en oeuvre. De nouveaux investissements dans le développement ducapital humain, en particulier parmi les jeunes et les femmes, ainsi que la réduction de l’informalité, rendront lacroissance plus inclusive. La poursuite des eff orts visant à renforcer la résilience aux chocs climatiques sera égalementimportante pour une transformation durable de l’économie ivoirienne. »
Sources : autorités ivoiriennes ; estimations des services du FMI ; Banque mondiale.