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Revue à mi-parcours des projets et programmes financés ou cofinancés par la Banque mondiale : Les recettes du Ministre Adama Coulibaly pour booster la performance du portefeuille de la Côte d’Ivoire

Prendre des décisions stratégiques pour lever du mieux que possible les obstacles entravant la réalisation efficiente des projets et programmes financés par la Banque mondiale en Côte d’Ivoire. Tel est l’enjeu de la cérémonie de « Revue à mi-parcours de la performance du portefeuille des projets et programmes financés par la Banque mondiale » doublée de la présentation du cadre de partenariat pays 2023-2027 qui s’est tenue ce mercredi 13 décembre à Abidjan-Cocody.

A cette cérémonie, le mot d’ouverture de la ministre de l’Economie, du Plan et du Développement, Nialé Kaba, a été précédé des allocutions du ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly, et de la Directrice des opérations de la Banque pour le Benin, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Togo, Marie-Chantal Uwanyiligira. C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani.

Ainsi, dans son allocution, le ministre Adama Coulibaly a indiqué que le dynamisme de la coopération entre la Côte d’Ivoire et la Banque mondiale est aujourd’hui matérialisée par un volume de portefeuille qui s’élève à environ 6 milliards de dollars US. Un tel volume d’opérations, a-t-il poursuivi, requiert un engagement constat dans le suivi des projets et la mise en œuvre d’actions ciblées pour l’atteinte des objectifs fixés. « A cet égard, la présente revue devra servir de cadre à la présentation des difficultés transversales inhérentes à l’exécution des projets, en sus des problématiques spécifiques à chaque partie prenante. Il s’agira donc de faire des propositions implémentables pouvant permettre de surmonter les goulots d’étranglement qui apparaissent dans la gestion des Projets, et de faire face aux contraintes tant stratégiques, structurelles qu’opérationnelles », a expliqué le ministre des Finances et du Budget. Relevant ensuite quelques sujets prioritaires qui seront abordés au cours de cette revue, il a évoqué la question de la double application des procédures qui occasionne des retards importants dans l’exécution des projets, la problématique de la double revue a posteriori effectuée par le Contrôle financier ainsi que celle du traitement des décomptes et les préoccupations liées à la prise en compte, par la Banque mondiale, des Plans d’Action de Réinstallation (PAR).

Le panel qui a suivi les différentes allocutions a été l’occasion pour le Ministre Adama Coulibaly de mettre en relief des « leviers particuliers » sur lesquels il est possible d’agir au titre des solutions à ces problématiques. Il a notamment affirmé que si la Banque mondiale prend en compte les coûts liés au Programme de réinstallation des personnes affectées par la réalisation des grands travaux, cela va permettre d’accélérer les projets et de soulager l’Etat en termes de mobilisation des ressources. L’autre point de son intervention concerne la double procédure en matière de passation de marchés. A ce niveau, il a insisté sur le fait que la Côte d’Ivoire est désireuse de faire en sorte qu’une seule procédure s’applique. Si en raison de la Bonne gouvernance promue par la Côte d’Ivoire, il n’est pas possible de suspendre le Contrôle financier qui s’assure du paiement de la bonne dépense, le ministre des Finances et du Budget a noté qu’un assouplissement est possible. En outre, s’agissant des difficultés liées au transfert des ressources à l’extérieur pour payer des prestataires ou des fournisseurs, il a fait savoir que la BCEAO peut, à travers une requête faite par la Côte d’Ivoire, faciliter les procédures. « Cela va permettre de contourner les difficultés rencontrées par les banques », a-t-il dit.

La ministre de l’Economie, du Plan et du Développement, Nialé Kaba, a, quant à elle, précisé que la dynamique de la coopération entre la Banque mondiale et la Côte d’Ivoire est passé à ce jour à 33 projets actifs. Elle a également fait remarquer que des contraintes majeures impactent la bonne exécution des projets et la performance globale du portefeuille. « Ainsi, le taux de décaissement est décroissant d’année en année, passant de 33% en 2015 à 15% en 2023 et projeté à 9,7% pour l’année fiscale en cours. Je pense que les projections vont être révisées très à la hausse à l’issue de la rencontre », a-t- elle souhaité, avant de mettre l’accent au cours du panel sur la nécessité de réduire la maturité d’exécution des projets.

« Je n’ai pas de doute que nous pouvons atteindre les 20% de décaissement », a assuré, pour sa part, la Directrice des opérations de la Banque mondiale, Marie-Chantal Uwanyiligira. Elle a alors exhorté les coordonnateurs de projets à mettre tout en œuvre pour atteindre l’année prochaine un décaissement de 500 millions de dollars en vue de se hisser au taux de 20%. « La Côte d’Ivoire est un acteur extrêmement important pour l’IDA (Association Internationale de Développement, institution de la Banque mondiale qui vise à réduire la pauvreté, NDLR). Le volume de fonds que nous avons dans ce pays qui se chiffre maintenant à 6.5 milliards de dollars est des plus importants dans la région », a souligné la Directrice des opérations de la Banque mondiale.

La cérémonie a enfin été l’occasion pour les autres membres du gouvernement de s’appesantir sur les difficultés auxquelles sont confrontés la réalisation des projets et programmes financés par la Banque mondiale relatifs à leurs départements ministériels.

SERCOM MEF