Au cours du 3e trimestre de l’année 2024, sur un objectif global de 1116,4 milliards de FCFA, les recettes brutes de la Direction générale des impôts (DGI) s’élèvent à 1019,5 milliards de FCFA, dégageant ainsi un écart négatif de 96,9 milliards de FCFA. Ce chiffre a été communiqué ce jeudi 17 octobre au cours du séminaire-bilan 3e trimestre et perspectives 4e trimestre 2024 de la DGI présidé par le ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly.
Ledit séminaire dont le thème est « Administration digitalisée de la TVA : enjeux et perspectives » a pour but est de présenter la situation générale des performances réalisées par cette régie financière au cours du dernier trimestre 2024 et par extension des trois premiers trimestres de l’année. Il a donc été l’occasion de relever également que sur la période de janvier à fin septembre 2024, les recouvrements de la DGI se chiffrent à 3168,3 milliards de FCFA pour un objectif de 3343,9 milliards de FCFA, dégageant un écart négatif de près de 175,7 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation effectif de 94,7%.
Tout en notant que ces résultats ont principalement été affectés par les réalisations du 3e trimestre avec un gap de près 97 milliards, le ministre Adama Coulibaly a fait des propositions en vue d’améliorer la mobilisation des recettes.
« En tenant compte des résultats observés, il est impératif d’intensifier nos efforts pour améliorer la mobilisation des recettes de l’État. Cela passe par un assainissement rigoureux du fichier des contribuables, afin d’éliminer les anomalies et de garantir des statistiques fiscales fiables. Il est également crucial d’élargir l’assiette fiscale, notamment en augmentant le nombre de contribuables et en améliorant le recouvrement de l’impôt foncier. Par ailleurs, le faible taux de déclarations fiscales, particulièrement pour la TVA, l’ITS et le BIC, constitue un frein à notre performance, et des efforts importants doivent être déployés pour sensibiliser et encourager les contribuables à respecter leurs obligations », a-t-il indiqué.
Poursuivant, il a également préconisé que le recouvrement des arriérés fiscaux, qui représente un enjeu majeur avec près de 1 300 milliards de francs CFA non recouvrés, soit accéléré en utilisant pleinement les dispositifs légaux en place ; de veiller à une gestion diligente des contentieux en suspens ; de renforcer les actions de contrôle fiscal et poursuivre la modernisation de cette administration en accélérant sa digitalisation, afin de rendre les processus plus efficaces et accessibles. « La mise en œuvre des réformes fiscales convenues avec nos partenaires internationaux, notamment le FMI, est aussi essentielle pour garantir la stabilité de notre économie », a ajouté le ministre.
Enfin, a-t-il recommandé, la promotion de l’éthique et de la discipline au sein de des services de la DGI est primordiale. A ce sujet, le ministre Adama Coulibaly a souligné que certains comportements inappropriés continuent de nuire à l’image et à l’efficacité de ladite administration.
« Les objectifs de recettes pour le 4ème trimestre 2024, que vous avez revus à la hausse afin de tenir compte du déficit enregistré à ce jour, doivent faire l’objet d’une implication totale de tous les services et d’une appropriation effective par tous les agents », a-t-il conclu.
Pour sa part, le Directeur général de la DGI, Ouattara Sié Abou, a fait remarquer que cette contreperformance au regard de l’objectif de recettes relève principalement du faible rendement de certains impôts notamment la TVA, l’impôt BIC et l’impôt foncier. A cela, il a ajouté le retard dans la mise en œuvre de certaines mesures ou réformes ayant un impact sur la mobilisation des recettes ainsi que le retard ou l’impossibilité de mise en œuvre de certaines dispositions de l’Annexe fiscale 2024.
La cérémonie a en outre été marquée par la lecture et le commentaire du principe de la loyauté contenu dans la charte d’éthique de la DGI.
SERCOM MFB