FLASH INFO

Washington DC – Réunion de Printemps du FMI et de la Banque Mondiale/ Conférence de presse du G24 : Le ministre Adama Coulibaly appelle à une action urgente au niveau mondial pour aider les pays en développement

Dans le cadre des travaux de la Réunion de printemps du Groupe de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI), ouverts le lundi 10 avril 2023, à Washington DC, le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, qui assure actuellement la présidence du G24, a animé ce mardi 11 avril, une conférence de presse à l’issue de la réunion des ministres des Finances et des Gouverneurs de Banques centrales regroupés au sein du G24. Une réunion à laquelle ont pris part de hautes sommités de la finance mondiale, notamment Kristalina Georgieva, Directrice Générale du FMI et le Président du Groupe de la Banque Mondiale David Malpass.

Livrant dans son propos liminaire les conclusions de la réunion du G24, le ministre Adama Coulibaly a présenté aux journalistes le tableau de bord de l’économie mondiale « La crise de la COVID est en train de s'estomper, mais la reprise des économies est lente. L'inflation a fortement augmenté et l'insécurité alimentaire n'a jamais été aussi grande. Un plus grand nombre de pays sont d'ores et déjà menacés de surendettement ou en voie de l'être. Les taux d'intérêt augmentent, entraînant des mouvements de capitaux et augmentant les risques de financement, en particulier pour les pays en développement. Les décisions de politique monétaire adoptées dans les économies avancées font peser des risques sur la stabilité financière et peuvent entraîner un effet de contagion. Le développement humain connaît un fort recul du fait de crises multiples et conjuguées », a déploré le Président du G24 et chef de la délégation ivoirienne à Washington DC.

Toutefois, le ministre ivoirien note que le G24 a salué les efforts du FMI pour améliorer la liquidité à l’échelle mondiale grâce à la mise en place de nouveaux instruments ainsi que les révisions de la limite d'accès aux instruments existants. «Nous sommes cependant d'avis que, compte tenu de l'ampleur de ces risques, il faut faire davantage, en particulier pour les pays en développement»

Ainsi s’agissant de l’épineuse question de la dette, il souligne que « les membres du G24 ont appelé à une action urgente au niveau mondial pour aider les pays en développement à contenir les risques d'aggravation de leur endettement » indique-t-il avant d’insister « Nous avons appelé au renforcement du Cadre commun du G20, afin qu'il puisse apporter une solution rapide au problème d'endettement des pays et éviter une crise de la dette qui entraverait l'instauration d'une croissance durable et inclusive », a-t-il souligné.

En outre, le ministre Adama Coulibaly a confié que six points saillants ont marqué les discussions de ces assises du G24. Il s’agit de l’importance d'un filet de sécurité financière mondial solide, avec, au cœur de ce dispositif, une organisation du FMI fondée sur le système des quotes-parts et dotée de ressources suffisantes.

Dans cette optique, L’organisation réitère son appel à l'achèvement de la 16 e révision générale des quotes-parts, devant aboutir notamment à un accord sur une formule de calcul des quotes-parts révisée dans le délai prévu. La formule révisée de calcul des quotes-parts devrait permettre un nouveau transfert des quotes-parts des économies avancées vers les EMDE dynamiques pour mieux tenir mieux compte de leur poids de plus en plus important dans l'économie mondiale, tout en protégeant les quotes- parts et la représentation des pays pauvres.

Concernant le Groupe de la Banque mondiale, le ministre a fait savoir que le G 24 se félicite des discussions en cours sur son évolution.

« Nous réaffirmons l'importance cruciale du double objectif de mettre fin à l'extrême pauvreté et de promouvoir une prospérité partagée, tout en aidant les pays en développement à atteindre les objectifs de développement durable. Outre le changement climatique, les conflits et la fragilité, ainsi que la préparation aux pandémies et leur prévention, nous avons exhorté le Groupe de la Banque Mondiale à renforcer son appui pour l'accès à l'eau et à l'énergie à un prix abordable, le développement du capital humain, le développement du numérique et la viabilité de la dette », a-t-il précisé. S’agissant du climat, tous les pays ont été exhortés à mettre en œuvre leurs contributions déterminées au niveau national dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat, et à augmenter les financements pour la lutte contre le changement climatique.

Sur les questions de fiscalité, l'importance de la coopération internationale en matière fiscale a été préconisé. Cependant, selon le ministre, le G24 exprime son inquiétude face à la montée du protectionnisme commercial et à la lenteur des réformes du système commercial mondial. « Nous avons instamment demandé que l'OMC soit soutenue en vue de mettre en place un système commercial multilatéral solide qui profite à tous, de sorte à renforcer la contribution du commerce à l'économie mondiale », a-t-il relevé.

Notons que depuis Octobre 2022, la Côte d'Ivoire assure la présidence du groupe des ministres chargés des Finances et des gouverneurs de banques centrales des pays dits G24.

SERCOM MEF