Un honneur fait à la Côte d'Ivoire. Mais surtout une reconnaissance mondiale de la gestion transparence de sa dette. Voilà qui justifie la présence du ministre Adama Coulibaly à la 9ème Conférence du Forum de Paris qui s'est tenu du 7 au 9 juillet dernier. Le ministre ivoirien de l’Economie et des finances a été en effet invité à "présenter l’expérience ivoirienne de la transparence dans la gestion de la dette".
Rencontre qui s’est tenue dans les locaux du ministère français de l’Economie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, ce vendredi . Il s'est agi de réfléchir sur la promotion des bonnes pratiques financières durables pour faire face aux vulnérabilités des créances. C'est le tableau présenté à l'ouverture de la séance, par Emmanuel Moulin, président du Club de Paris et Luky Alfirman, représentant l’Indonésie qui préside le G20. Par la suite, des panels ont meublé le forum : transparence de la dette et partage d’informations vulnérabilité de la dette et obligations souveraines vertes, sociales et durables.
Après coup, le ministre Adama Coulibaly exposant sur le sujet a présenté le cas ivoirien. Il a d'entrée rappelé à l'auditoire que "la transparence est devenue une question critique qui s’inscrit dans la dynamique amorcée au cours des dernières années sous l’impulsion des institutions financières internationales".
L'émissaire de l'Exécutif ivoirien a ensuite précisé que ''cette dynamique s’est renforcée dans le cadre de l’Initiative de suspension du service de la dette mise en place en réponse à la Covid-19, avec des exigences plus fortes en matière de qualité des informations, d’exhaustivité et de fréquence des reporting''. Conséquence, selon le ministre Ivoirien, ''les marchés sont désormais sujets à des tensions et les investisseurs présentent une aversion croissante pour le risque''. Et d'en venir au cas précis de son pays ''qui a réalisé des efforts importants en matière de transparence notamment, depuis son retour sur le marché international des capitaux en 2014 avec l’affichage des données sur différents sites et la transmission régulière d’informations aux Institutions Internationales, conformément aux engagements''. Pour y parvenir, instruit-il ,les spécialistes de la haute finance présents au forum ''la Côte d’Ivoire a mis en œuvre une stratégie reposant sur les trois axes: l’information continue des partenaires et investisseurs sur les récents développements en matière économique et financière , l’accès élargi et facilité des partenaires et investisseurs à des informations fiables et complètes à travers la publication de bulletins mensuels, et la mise en place d’un desk spécifique permettant de répondre de façon très réactive aux sollicitations et requêtes des partenaires selon leurs besoins''.
Sur sa lancée, le ministre Adama Coulibaly explique que cette démarche a permis à la Côte d'Ivoire d’accroître significativement sa capacité de mobilisation de ressources, et de diversifier ses partenaires aussi bien multilatéraux, bilatéraux que privés. ''La démarche est par ailleurs très appréciée par les Agences de notation, avec pour conséquence le relèvement de la notation financière la Côte d’Ivoire qui figure désormais dans le top 5 des meilleures notations du continent africain , et ancrée fermement dans la catégorie BB .Toute chose qui selon le ministre des finances constitue un encouragement à poursuivre les efforts en matière de transparence''. Adama Coulibaly conclut sa présentation en insistant sur ''la transparence comme un atout dont les principaux bénéficiaires sont les États qui déploient les efforts nécessaires en la matière, et qui peuvent subséquemment engranger des dividendes en terme de perception de crédit, volume de ressources mobilisées et taux d’intérêt''.
Les échanges entre les participants qui ont suivi ont porté sur certains aspects du sujet, tels la définition du concept de transparence qui du reste, n’est pas unanime chez l’ensemble des acteurs. L’existence et l’application de procédures claires conduisant à l’endettement public, l’enregistrement comptable de la dette contingente et collatérale et l’encadrement juridique et législatif de l’endettement ont été aussi passés au peigne fin. Ce, avant que Bruno Le Maire, ministre français de l’Economie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique ne prononce la fin des travaux.